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Lymphœdème

Un lymphœdème est une pathologie évolutive caractérisée par l’augmentation du volume d’un membre (bras, jambe) suite à une accumulation anormale de lymphe (liquide clair riche en protéines) dans le tissu conjonctif (entre la peau et le tissus profond). Il peut aussi concerner d’autres zones du corps telles que les seins et la poitrine, les parties génitales, le crâne,... Il touche les femmes comme les hommes.

Type primaire ou secondaire

Le lymphœdème  peut être primaire ou secondaire.


  • Le lymphœdème primaire est la conséquence d’une anomalie qui perturbe le bon développement des vaisseaux lymphatiques lors de la vie in-utéro. Cette(es) anomalie(s) a pour conséquence une dysfonction du système lymphatique. Cette dysfonction peut se déclarer à n’importe quel moment de la vie. Généralement cantonné à un seul membre, il peut, dans le cas de maladie syndromique être bilatéral, voire toucher les 4 membres. Il existe également des formes héréditaires qui sont estimées à 4-6% d’après les recherches actuelles.

 

  • Le lymphœdème secondaire représente le lymphœdème le plus répandu. Il survient généralement à la suite d’un acte chirurgical (exemples : chirurgie dans le cadre d’un cancer), d’un traumatisme (ex : accident de la route ou sportif, virus…), d’une obésité, ou encore suite à une insuffisance veineuse chronique importante (ou autre cause d’œdème chronique : insuffisance cardiaque, insuffisance rénale). Suite à cet évènement, le système lymphatique est abimé de façon irréversible, à l’heure actuelle. Son apparition survient généralement dans les 5 ans années qui suivent les traitements, lorsqu’il est une complication des chirurgies d’un cancer, mais il peut apparaitre jusqu’à 25 ans plus tard. Certaines chimiothérapies sont aujourd’hui reconnues comme augmentant le risque de survenue des lymphœdèmes (ex : Femara dans le cadre du cancer du sein). Si en occident, le lymphœdème suite à un cancer prévaut, dans les pays africains, il est souvent la conséquence d’un parasite (ex : filariose).

Les stades

Qu’il soit primaire ou secondaire, il peut être classifié selon différents stades. L’Internationnal Society of Lymphology (ILF) a déterminé ces différents stades :

  • Stade 1: L’œdème est fluctuant et se résorbe en position déclive.
  • Stade 2 : L’œdème est permanent. Ce stade est sous divisé en stades:
    • 1a : où il n’y a pas de remaniement tissulaire
    • 2b : Où on peut observer des remaniements tissulaires de type épaississement cutané, hyperkératose…
  • Stade 3: Œdème très marqué, invalidant. Plis cutanés marqués et remaniement tissulaire très important pouvant aller jusqu’à la papillomatose cutanée.

Diagnostic

Le diagnostic est clinique, bien qu'il soit important d’en déterminer la cause. Chez l’adulte, on commencera par exclure la cause d’un cancer et/ou d’une récidive (secondaire). On réalisera donc :

  • Un bilan sanguin (avec PSA pour les hommes)
  • Un scanner Thoraco-Abdomino-Pelvien
  • Une consultation gynéco pour les femmes (avec frottis cervico-vaginal et mammographie)
  • Une sérologie filaire (si voyage en pays à risque)

 

Dans le cadre d’un lymphœdème primaire, le bilan sera constitué de :

  • Un bilan sanguin (albumine, fonction rénale, test génétique*)
  • Une échographie abdominale
  • Une écho-Doppler veineux
  • Une télémétrie des membres inférieurs

 

*L’analyse génétique recherche les mutations génétiques répertoriées dans les lymphœdèmes et est réalisée par des laboratoire/centre de référence. Actuellement, 32 mutations génétiques ont été répertoriées et seraient responsables de 30% des lymphœdèmes primaires.

Prise en charge

Une fois le diagnostique posé, la prise en charge repose sur :


1. La kinésithérapie

En fonction de l’importance de l’œdème, une phase intensive de 5 jours à 21 jours peut être recommandée.  Lors de cette phase, les soins seront axés sur des bandages multicouches multicomposants peu élastiques associés à de l’activité physique adaptée, des drainages lymphatiques, des soins de peau (lorsque c’est nécessaire : plaie, kératose…) ainsi que de la rééducation fonctionnelle plus spécifique, en cas de trouble du rachis, de l’épaule ou autre articulation, engendré par le lymphœdème. Des mesures des membres/zones atteintes, seront réalisées afin de suivre l’évolution de l’œdème.

 

2. Les bas de contentions

A l’issus du traitement intensif, les patient(s)s seront dirigé(e)s vers un(e) bandagiste spécialisé(e) qui réalisera une prise de mesure nécessaire à la confection de bas de contentions adaptés (mailles, classe, physionomie, capacité du patient, allergie). Ces bas doivent être changés régulièrement (+/- 3 à 4 mois) afin d’être toujours le plus adapté au volume de l’œdème. Tout inconfort, blessure ou autres soucis, doivent être rapportés rapidement au près du bandagiste, afin qu’il puisse prendre des dispositions pour les corriger.

3. Entretien

A la réception des bas de contention, il sera important de porter les bas en journée lors des activités de la vie journalière, ainsi que lors de la pratique d’une activité physique (sauf activité aquatique). En parallèle, les séances de kinésithérapie seront poursuivies à une fréquence adaptée au patient et son œdème. Des séances d’éducation thérapeutique peuvent permettre d’apprendre au patient(e) à réaliser lui(elle)-même ses bandages, dans le but de maintenir l’œdème. Le port de contention nocturne n’est pas recommandé puisqu’il altère la qualité du sommeil et peut donc avoir des répercutions sur la qualité de vie des patients. Toutefois, il peut s’avérer nécessaire chez certain patient.

 

S’il est correctement suivi, le lymphœdème n’évolue pas forcément vers un stade 3. La majorité des patients resteront au stade 2.

Chirurgie

Il n’existe actuellement aucune chirurgie curative pour les lymphœdèmes. Il existe des chirurgies de greffes de ganglions ou encore d’anastomose lympho-veineuse qui n’ont aucun soutient littéraire scientifique quant à leur effet. Néanmoins des études montrent que la technique LYMPHA®, où l’on réalise des anastomoses lymho-veineuses préventive dans le même temps opératoire que la chirurgie oncologique, diminuerait de la moitié le risque de faire un lymphœdème par rapport à la technique du ganglion sentinel.


De surcroit, des micro-chirurgies symptomatiques peuvent être réalisées, notamment dans le cas d’exérèse de papillomatose, ablation d’un excédent de peau ou encore lipo-aspiration localisée.


ATTENTION : Avoir un lymphœdème ne contre-indique pas le fait de subir une chirurgie (ex : fracture dans le cadre d’une chute, accident…). Toutefois, il serait préférable de pouvoir les programmer afin de pouvoir mettre en place en pré et post-opératoire, un plan de traitement adaptée à la gestion du lymphœdème.

Actualités

En 2000, la découverte du gène FLT4 a été une avancée majeure. Celui-ci code pour une protéine qui est un récepteur de facteur de croissance endothélial du système vasculaire. Elle est également impliquée dans le développement et le maintien du système lymphatique. Cela ouvre la voie à de potentielles thérapies ciblées.

 

Source : MEDVASC - Journée Mondiale du Lymphœdème

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